Bioluminescence
La petite histoire
Comprendre simplement
Domaines de présence
Son interprétation dans l'avenir
Les références
Mais encore …
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© luciole by Yves Dubuc

La petite histoire  Up Page
Chronologie 1887
Le physicien français Raphaël Dubois décrit pour la première fois la formule chimique propre à la bioluminescence.
Novembre 1918
Pendant la Première Guerre mondiale le sous-marin allemand U-Boat U-34 est localisé dans la Méditerrannée, trahi par le phénomène de bioluminescence.
1992
Un laboratoire dédié à l'étude es sillages lumineux ouvre ses portes à l'école navale de Brest.
2002
La lumière du phytoplancton est utilisée pour visualiser les écoulements induits par la nage des dauphins.
La bioluminescence est la brillance qu’émettent certains animaux marins et insectes comme les lucioles.

Comprendre simplement  Up Page
Vulgarisation, de 7 à 77 ans
Ce moyen de défense est surtout utilisé par les animaux marins, principalement des algues unicellulaires et des corps mous comme les méduses et seulement dans les eaux salées des océans, pas dans les lacs. Cette lumière aquatique est pourtant largement connue depuis, au moins, l'Antiquité. "En mer, depuis des siècles très anciens, de nombreuxrécits de marins mentionnent des apparitions de lumière derrière les navires et la peur du feu qu'engendreraient ces sillages limuneux", indique sur son site internet Anne-Sophie Cussatlegras, auteur d'une thèse sur le sujet.
Mais il fallu attendre une autre peur, bien plus raisonnée et stratégique celle-là, pour que les chercheurs partent sur la trace des sillages limuneux dans la deuxième moitiée du XXe siècle. Non pas la peur du phénomène lui-même, mais celle de ses conséquences. Car si un objet en mouvement provoque de la bioluminescence, cela signifie qu'il se faire repérer facilement, du ciel, voire de l'espace. D'ailleurs, certains pêcheurs traquent ainsi les bancs de poissons.
Lumière froide
La bioluminescence est une émission lumineuse qui résulte d'une réaction chimique _ et non pas de l'absorption d'un rayonnement, comme pour la fluorescence et la phosphorescence. La formule de base en est connue depuis le XIXe siècle: une enzyme (la luciférase) oxyde un substrat (la luciférine). Néanmoins, ces deux composés diffèrent d'un être vivant à l'autre. La lumière produite est froide: contrairement à une ampoule électrique (où 97 % de l'énergie part sous forme de chaleur), ici, toute l'énergie apportée est convertie en lumière.
En fonction des éléments présents dans la réaction, l'émission peut être rouge, orange, jaune, verte, bleue ou violette. Dans les océans, le bleu domine: c'est en effet la longueur d'onde qui circule le mieux dans l'eau.

Domaines de présence  Up Page
Les lucioles
Chez les lucioles, la lumière est émise à partir de l’organe photogénique situé dans les derniers segments de l’abdomen. Les cellules de cet organe contiennent de la luciférine, une protéine qui, une fois oxydée par l’enzyme luciférase, émet de l’énergie sous forme de lumière (verte, bleue, jaune ou rouge, selon les espèces). Cette lumière est froide parce que presque 100% de l’énergie est transmise sous forme de lumière et très peu sous forme de chaleur. La fréquence et la durée des pulsations lumineuses sont dues au flux d’air entrant dans les trachées (petits tubes où circule l’air dans le corps des insectes) de l’organe photogénique: au contact de l’air, la luciférine est oxydée et produit instantanément de la lumière.
Calmar
Il vit autour d'Hawaï, ne mesure que 4 cm mais a la particularité d'être lumineux, c'est Euprymna scolopes qui ressemble à un calmar classique. Il ne vit que 10 semaines tout au plus. Sa peau produit de la lumière. La nuit, il nage en surface et éclaire ce qui se trouve sous son corps, il demeure enfoncé dans le sable durant le jour.

Son interprétation dans l'avenir  Up Page
Les dinoflagellés
L'algue unicellulaire n'émet des flashs de lumière (de 0,1 à 0,5 seconde) qu'après le coucher du soleil. Elle obéit à un rythme circadien, un rythme biologique d'environ 24 heures: schématiquement, elle éclaire la nuit et se repose le reste du temps. La bioluminescence ne se produit que la nuit car ses scintillons ne sont présents dans la cellule qu'à ce moment-là."Ils sont formés au début de chaque période nocturne et dégradés à sa fin", précise David Morse du département des sciences biologiques à l'université de Montréal. "Plus exactement, dès la tombée de la nuit, les composés sont produits près du noyau, puis, au bout de trois ou quatre heures, migrent vers le pourtour de la cellule. Il faut alors un signal extérieur (un mouvement de l'eau) pour que la luciférine et la luciférase entrent en contact avec des protons, déclenchant la bioluminescence". Mais quel est le lien exact entre le signal extérieur et la réaction chimique ? On ne sait trop rien !
 
On la trouve partout
La bioluminescence ne se limite pas au plancton, puisqu'elle concerne plus de sept cents genres d'être vivants différents. L'exemple le plus connu en est la luciole, ou mouche à feu. Sur terre, on peut également voir briller quelques champignons (comme ici ce champignon de Nouvelle-Guinée). Rien à voir cependant avec les profondeurs obscures de l'océan (entre 200 et 1000 mètres) où 90 % des individus émettraient de la lumière: des bactéries aux poissons, en passant par les calmars et les méduses ... La bioluminesence aurait pour eux de multiples fonctions: s'éclairer, se protéer des prédateurs (comme cette crevette Janicella spinacauda, qui crache un liquide lumineux), se camoufler ou communiquer. Toutefois les scientifiques sont loin d'avoir entièrement décrypté ces mystérieux signaux lumineux.
 
Le siphonophore des grands fonds
Les chercheurs en biologie marine estiment que 90% des animaux des grands fonds sont bioluminescents, c'est-à-dire qu'ils sont capables de produire de la lumière grâce à une réaction chimique se produisant dans leur organisme. Deux espèces chimiques sont nécessaires pour donner naissance à de la bioluminescence : la luciférine dont l'oxydation crée de la lumière et la luciférase, un enzyme qui catalyse cette réaction d'oxydation. La luciférine et la luciférase peuvent coexister au sein d'une même unité appelée photoprotéine. La réaction au sein de cette molécule peut être déclenchée par l'ajout d'un ion au système (souvent un ion calcium). La chimie et l'optique rencontrent alors la biologie marine !
Dans la plupart des cas, les scientifiques ignorent l'intérêt pour ces animaux de produire leur propre lumière. Certaines méduses l'utilisent comme moyen de défense : elles luisent pour éclairer leur prédateur et l'exposer à des animaux encore plus gros. Quelques poissons et calmars des grands fonds disposent d'organes luisants qui ressemblent à des leurres, mais ces animaux n'ont jamais été observés en train de les utiliser.
La découverte publiée par une collaboration de scientifiques américains ("Monterey Bay Aquarium Research Institute", Californie et Université de Yale) et britannique ("National Oceanography Centre", Southampton) dans le journal Science apporte un nouvel éclairage sur les phénomènes de bioluminescence chez les organismes marins. Grâce un submersible plongeant à des profondeurs comprises entre 1.600 et 2.300 mètres, les chercheurs ont collecté trois spécimens d'une espèce non répertoriée de siphonophore, du genre Erenna. Les siphonophores sont des animaux gélatineux reliés aux méduses bien connues des baigneurs. Les siphonophores vivent en colonie arrangée en chaîne qui peut atteindre plus de dix mètres de long. Les membres de la colonie se spécialisent dans des tâches particulières, par exemple la propulsion ou la nourriture. La plupart des siphonophores sont bioluminescents mais ils sont également extrêmement fragiles, et donc difficiles à remonter à la surface. A la différence de la plupart des membres de l'espèce, les Erenna ne se nourrissent pas de crustacés mais de poissons dont des restes ont été retrouvés à l'intérieur de deux spécimens. Les tentacules des Erenna présentent de nombreuses petites branches (les "tentilla") terminées par un bulbe contenant des points blancs. Lorsqu'ils sont mis en présence de chlorure de calcium (CaCl2), ces points produisent de la luminescence rouge. Les chercheurs en concluent qu'il s'agit de photophores remplis de photoprotéines régulées par des ions Ca2+. Lorsque les "tentilla" sont jeunes, elles ne contiennent que des tissus bioluminescents mais, une fois matures, elles sont entourées par du matériel fluorescent rouge (le mécanisme de la fluorescence est différent de la bioluminescence puisqu'il correspond à une émission de lumière suite à l'absorption d'un photon). Les chercheurs ont observé la bioluminescence à l'oeil nu mais n'ont pu en enregistrer le spectre du fait du faible nombre de spécimens et de la petite taille des photophores. Ils estiment cependant que les spectres de bioluminescence devraient être similaires aux émissions de fluorescence, comme c'est le cas pour d'autres cnidarians.
Grâce à d'autres observations, la collaboration américano-britannique a pu proposer une fonction pour la bioluminescence de l'Erenna. En effet, la forme les bulbes luisants rouges n'est pas sans rappeler celle du corps des copépodes, de petits crustacés des grands fonds et une des nourritures principales des poissons des grands fonds. En outre, le mouvement répété d'avant en arrière des "tentillas" produit une lueur traversant l'eau comme des copépodes en train de nager. Les scientifiques suggèrent donc que ces structures bioluminescentes servent de leurres pour attirer les poissons dont se nourrit cette espèce de siphonophore. Ces leurres luisant dans le rouge pourraient également forcer les scientifiques à reconsidérer le rôle de la lumière rouge dans les grands fonds. En effet, la bioluminescence rouge est extrêmement rare et il était communément admis par les scientifiques que les créatures des grands fonds ne pouvaient détecter cette longueur d'onde. Mais il est très difficile de remonter ces créatures à la surface et elles restent mal connues... ainsi, selon les auteurs, le rôle de la lumière visible de longue longueur d'onde mériterait d'être étudié de plus près.

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